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vers[1] sur la retraite de Monsieur, avoit mis dans la réponse :

Quand il cacheta près du c.
Son valet qui le fit cocu.


Il chassa sa femme, et ne voulut point reconnoître le fils dont elle accoucha. Il l’a reconnu depuis, mais long-temps après. Cette femme jusque là vécut de carottes à Montreuil-Belay en Anjou, pour épargner quelque chose à son enfant. Jusqu’à cette heure elle demeure chez lui en Anjou, où il va quelquefois ; mais elle ne vient point à Paris. Il a le malheur d’avoir un sot fils. À propos de cela, M. de Guise, comme ils dînoient ensemble, lui ayant dit : « Qu’y a-t-il entre un cocu et un autre ? — Une table, » répondit-il, car ils n’étoient pas de même côté. Comme les trois frères de Luynes commençoient à s’établir, on dit à Bautru : « Mais il faut leur porter respect. — Pour moi, dit-il, s’ils me traitent civilement, je dirai : M. de Brante, M. de Luynes, M. de Cadenet ; autrement je dirai Bran de Luynes et Cadenet, » en changeant le t en d, ce qui ne se remarque pas quasi en prononçant.

Bautru, s’étant défait de sa charge, se mit à suivre la cour. Le maréchal d’Ancre l’aimoit ; et s’il n’eût point été tué, il lui alloit faire une affaire qui lui eût valu dix mille écus de rente.

J’ai déjà dit ailleurs qu’il étoit à la drôlerie du Pont-de-Cé. Quelqu’un qui estimoit fort un M. de Jainchère, qui avoit quelque emploi en cette guerrette,

  1. C’étoit Chastelet. (T.)