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Galtade[1], gentilhomme de Raguse, se fit faire résident de sa république en France pour conférer avec M. Viète. Viète mourut jeune, car il se tua à force d’étudier[2].




LE CHANCELIER DE BELLIÈVRE[3],
LE CHANCELIER DE SILLERY[4],
M. ET Mme DE PISIEUX, M. ET Mme DE MAULNY.

Pomponne de Bellièvre fut envoyé ambassadeur en Suisse. Il faut boire en dépit qu’on en ait. On l’enivra. C’étoit dans un lieu public ; en sortant, il saluoit les piliers. « Monsieur, ce sont des piliers, » lui dit-on. Il ne laissoit pas toujours de saluer, et disoit : « À tous seigneurs tous honneurs. »

Un peu après qu’il eut été fait garde-des-sceaux, quelqu’un, qui ne savoit pas son logis, le demanda à un savetier. Ce savetier dit : « Je ne sais où c’est. » Cet homme va plus bas, on lui dit : C’est vis-à-vis ce savetier. « Oh hé ! compère, dit-il au savetier, vous ne

  1. C’est plutôt Marin Getkalde, de Raguse, qui a publié l’Apolonius ressuscité.
  2. On lit dans la Biographie universelle de Michaud un article très bien fait sur François Viète.
  3. Pomponne de Bellièvre, né en 1529, mort le 5 septembre 1607.
  4. Nicolas Brulart de Sillery, mort en 1624, âgé de quatre-vingts ans.