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au feu Roi qu’à un baptême d’un des enfants de M. de Vendôme on le devoit empoisonner par le moyen d’une fourchette creuse dans laquelle il y auroit du poison qui couleroit dans le morceau qu’on lui serviroit, M. de Vendôme se voulut retirer. Le maréchal le retint, et lui dit que, puisqu’il étoit innocent, il falloit demeurer et demander justice. Effectivement, Le Coudray-Genier eut la tête coupée[1].

Le maréchal a fait quelques bonnes actions en sa vie. Quand le cardinal de Richelieu fit faire le procès à M. de La Vieuville, M. le maréchal d’Estrées demanda la confiscation de trois terres de M. de La Vieuville et les lui conserva, après lui en avoir envoyé le brevet. M. de Saint-Simon, qui eut les autres, n’en usa pas ainsi, et depuis il y a eu procès pour les dégradations qu’il y avoit faites.

Il ne voulut point commander en Provence je ne sais quelles troupes que le cardinal de Richelieu y envoyoit, que conjointement avec M. de Guise. Il refusa de prendre le gouvernement de Provence sur lui. M. le maréchal de Vitry le prit.

Ambassadeur à Rome avant la naissance du Roi (Louis XIV), il y demeura encore jusqu’à la grande querelle qu’il eut avec les Barberins.

Le maréchal avoit un écuyer nommé Le Rouvray.

  1. Cet événement eut lieu en 1617 ; on en trouve le détail dans les Mémoires de Déageant ; Grenoble, 1668, in-12, pag. 74 et suiv. Le gentilhomme y est appelé Gignier. Levassor a suivi le récit de Déageant dans son Histoire de Louis XIII, liv. 2e ; Amsterdam, 1757, in-4o, tom. 1er, pag. 681. Les Mémoires de Déageant n’ont pas été réimprimés dans la Collection des Mémoires relatifs à l’histoire de France, mais on les trouve dans le tom. 3 des Mémoires particuliers, publiés en 1756 en 4 vol. in-12.