très-grande pour le temps (il y a bien 150 ans). Cette veuve, voyant que le lieutenant-général de la ville étoit veuf et sans enfants, lui dit la chose, sans lui désigner la maison, et offrit, s’il vouloit l’épouser, de lui dire le secret. Il y consent ; on découvre le trésor ; il lui tient parole et l’épouse. Il s’appeloit Babou. Il acheta La Bourdaisière. C’est, je pense, le grand-père de la mère du maréchal d’Estrées[1].
Madame d’Estrées eut six filles et deux fils, dont l’un est le maréchal d’Estrées qui vit encore aujourd’hui[2]. Ces six filles étoient madame de Beaufort, que madame de Sourdis, aussi de La Bourdaisière, gouvernait ; madame de Villars, dont nous parlerons de suite ; madame de Namps, la comtesse de Sanzay, l’abbesse de Maubuisson et madame de Balagny. Cette dernière est Délie dans l’Astrée ; elle avoit la taille un peu gâtée, mais c’étoit la personne la plus galante du monde. Ce fut d’elle que feu M. d’Épernon eut l’abbesse de Sainte-Glossine de Metz[3]. On les appeloit, elles six et leur frère, les sept péchés mortels. Madame de Neufvic, dame d’esprit, qui étoit fort familière chez madame de Bar[4], fit cette épigramme
- ↑ Il y a du vrai et de l’inexact dans ce souvenir de Tallemant. Françoise Ra, veuve de Laurent Babou, se remaria, le 26 janvier 1504, avec Jean Salar, lieutenant-général de Bourges. Philibert Babou, son fils aîné, épousa en 1510 Marie Gaudin, dame de la Bourdaisière, qui apporta cette terre à son mari. Ce dernier est l’aïeul de Françoise Babou, mère du maréchal d’Estrées. (P. Anselme, loco cit.)
- ↑ Il mourut à Paris le 5 mai 1670.
- ↑ Louise, bâtarde de La Valette, abbesse de Sainte-Glossine ou Glossinde de Metz, en 1606, morte en 1647. (Gallia christiana, tome 13, page 933 ; le P. Anselme, tome 3, page 857.)
- ↑ Catherine, princesse de Navarre, sœur de Henri IV, mariée au duc de Bar, en 1599.