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lui en apportoit réponse. Par l’entremise de cet homme, ces amants se virent plusieurs fois, tantôt dans le village de Reniez même, tantôt ailleurs, où le vicomte venoit toujours déguisé. Un jour ils se virent dans le château même de Reniez, presque aux yeux du mari. Madame de Reniez avoit feint d’être incommodée, et s’étoit fait ordonner le bain, et le vicomte se mit dans la cuve qu’on lui apporta. Enfin, ils en firent tant que le mari sut toute l’histoire, et, pour les attraper, il fit semblant de partir pour un assez long voyage ; puis, revenant sur ses pas, il entra dans la chambre de sa femme, et trouva le vicomte couché avec elle. Il le tua de sa propre main, non sans quelque résistance, car il prit son épée ; mais le baron avoit deux valets avec lui. Le baron de Panat, qui couchoit au-dessus, accourut aux cris de sa sœur, et fut tué à la porte de la chambre. Pour la femme, elle se cacha sous le lit, tenant entre ses bras une fille de trois à quatre ans, qu’elle avoit eue du baron, son mari. Il lui fit arracher cette enfant, et après la fit tuer par ses valets ; elle se défendit du mieux qu’elle put, et eut les doigts tout coupés. Le baron de Reniez eut son abolition.

Cette enfant qu’on ôta d’entre les bras de Mme de Reniez fut, après, cette madame de Gironde, dont nous allons conter l’histoire. Mais, avant cela, il est à propos de dire ce que nous avons appris du baron de Panat.


LE BARON DE PANAT

Le baron de Panat étoit un gentilhomme huguenot d’auprès de Montpellier, de qui on disoit : Lou baron, de Panat, puteau mort que nat, c’est-à-dire plutôt mort que né ; car on dit que sa mère, grosse depuis près de neuf mois mangeant du hachis, avala un petit os qui, lui ayant bouché