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y envoya. Le Roi en passant arrêtoit, et envoyoit savoir comme elle se portoit. M. Valot, premier médecin du Roi, y fut de leur part. Des gens qui ne la voyoient point y allèrent ; c’étoit la mode. Il en arriva quasi autant l’année passée, qu’elle eut un rhumatisme dont elle se porte bien quoiqu’elle ait quatre- vingts ans ; elle est allée à Saint-Paul rendre grâces à Dieu avec un manteau de chambre noir, doublé de panne verte ; c’est une antiquaille qu’elle a il y a longtemps. Elle a une maison aussi propre qu’il y en ait à Paris.


MADAME DE MONTBAZON

C’étoit une des plus belles personnes qu’on pût voir, et ce fut un grand ornement à la cour ; elle défaisoit toutes les autres au bal, et, au jugement des Polonois, au mariage de la princesse Marie, quoiqu’elle eût plus de trente-cinq ans, elle remporta encore le prix. Mais, pour moi, je n’eusse pas été de leur avis ; elle avoit le nez grand et la bouche un peu enfoncée ; c’étoit un colosse, et en ce temps-la elle avoit déjà un peu trop de ventre, et la moitié plus de tétons qu’il ne faut ; il est vrai qu’ils étoient bien blancs et bien durs ; mais ils ne s’en cachoient que moins. Elle avoit le teint fort blanc et les cheveux fort noirs, et une grande majesté.

Dans la grande jeunesse où elle étoit quand elle parut à la cour, elle disoit qu’on n’étoit bon à rien à trente ans, et qu’elle vouloit qu’on la jetât dans la rivière quand elle les auroit. Je vous laisse à penser si elle manqua de galants. M. de Chevreuse, gendre de M. de Montbazon, fut des premiers (1).

[(1) Ce couplet de Neufgermain fait voir que le duc de Saint-Simon en a tâté aussi bien que les autres (il ne ressemble pas mal à un ramoneur) :

Un ramoneur nommé Simon,

Lequel ramoneur haut et bas,

À bien ramoné la maison

De Monseigneur de Montbazon. (T.)]


On en fit un vaudeville dont la fin étoit :