ou qu’en effet elle se voulut retirer, lui déclara qu’elle vouloit changer de vie, et le pria de ne plus venir chez elle. Lui n’en fit que rire : il y retourne, mais il trouve, comme on dit, visage de bois. que fait-il ? Après avoir bien harangue, il trouva moyen d’avoir un pétard, il l’attache à la porte de cette femme. Elle qui connoissoit le pèlerin, et qui étoit une espèce d’amazone, ouvre une trappe de cave qui étoit à l’entrée de l’allée, et se tient au bout de l’ouverture avec deux pistolets. Je m’étonne qu’ils ne s’accordoient mieux, car c’étoit là une vraie nymphe pour un Coup- d’Epée. Le pétard fait son effet, et le capitan entroit déjà par la brèche, criant : Ville gagnée ! quand il trouve ce nouveau retranchement qui l’obligea à faire retraite.
Une autre extravagant, amoureux à Turin d’une femme logée devant ses fenêtres, n’en pouvant venir à bout, envoya emprunter deux fauconneaux du gouverneur de la citadelle, qui étoit François, tout aussi bien que lui. Il lui fit accroire que c’étoit pour un divertissement qu’il vouloit donner à sa dame. Quand il les eut, il les braque à la fenêtre de son grenier contre la maison de cette femme, et puis l’envoie sommer de se rendre.
Une autrefois, en une compagnie, au lieu d’entretenir les dames, Fontenay se mit à cajoler la suivante de la maison, et plus tôt qu’on ne s’en fût aperçu, il la poussa dans une garde- robe ; là, il se met en devoir de faire ce pourquoi il étoit entré, sans avoir seulement songé à fermer la porte. La fille crie ; tout le monde veut aller au secours : Fontenay prend un chenet, et les épouvante, de sorte qu’on fut contraint de parlementer avec lui et de le laisser sortir bagues sauves et tambours battant.
Il ne sortit pas à si bon marché d’une aventure qu’il eut auprès de l’Arsenal. Il étoit allé au sermon aux Célestins, où il voulut faire quelque insulte à un bourgeois qui, ne s’épouvantant point de ses rodomontades, lui donna un beau soufflet : il n’ose faire du bruit dans l’église. Il sort, et se