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en prose, Gombauld et autres, en vers, se tuoient de chanter sa vertu. Le premier qui se douta de la galanterie de Ruvigny, ce fut M. de Cinq-Mars, depuis M. le Grand. Madame d’Effiat lui ayant fait un si grand affront que de croire qu’il vouloit épouser Marion de Lorme, et d’avoir eu des défenses du Parlement, il sortit de chez elle et alla loger avec Ruvigny, vers la rue Culture-Sainte- Catherine. Presque toutes les nuits, il alloit donner la sérénade à Marion. Il remarqua que Ruvigny s’échappoit souvent, et que, quoiqu’il ne fût revenu qu’à une heure après minuit, il sortoit pourtant à sept heures du matin, et étoit toujours ajusté. Si c’étoit pour la mère, disoit-il en lui-même, car il savoit bien où il alloit, souffriroit-il que Jerzai fût son galant tout publiquement  ? Il en conclut donc que c’étoit pour la fille, et, pour s’en éclaircir, il dit un jour à Ruvigny : « J’ai pensé donner tantôt un soufflet à un homme pour l’amour de toi ; il disoit des sottises de toi et de mademoiselle de Rohan. » Ruvigny, qui vit où cela alloit, lui répondit : « Tu aurois fait une grande folie ; cela auroit fait bien du bruit pour une chose si éloignée de toute apparence. » Ensuite il lui dit qu’on ne lui faisoit point de plaisir de lui parler de cela ; aussi Cinq-Mars ne lui en parla- t-il jamais depuis.

Jerzai, quand il se vit galant établi et bien payé de la mère, en sema quelque bruit ; car il trouvoit toujours en sortant le soir, bien tard, un laquais de Ruvigny, et ce laquais lui disoit : « Mon maître est là-haut. » Il savoit bien que ce n’étoit pas avec la mère ; il se douta aussitôt de quelque chose. La mère s’en doutoit aussi : les laquais de Ruvigny répondoient franchement, car il ne leur disoit rien, de peur qu’ils ne causassent.

Un idiot d’ambassadeur de Hollande, nommé Languerac, dit un jour naïvement à mademoiselle de Rohan : « Mademoiselle, n’avez-vous point perdu votre pucelage ? — Hélas ! Monsieur, dit la mère, elle est si négligeante