on la vouloit mener au sermon : « Je n’y veux pas aller, dit-elle ; après avoir trouve Bois-Robert disant la messe, je trouverai sans doute Trivelin en chaire. Je crois, ajouta-t-elle, que sa chasuble étoit faite d’une jupe de Ninon. »
Bois-Robert faisoit un conte de M. de Beuvron et de son frère Croisy. Il disait qu’un jour, à la campagne, il vint une pluie qui dura cinq heures. C’étoit au mois d’avril. Ils se promenèrent durant tout ce temps dans une salle, sans dire autre chose l’un à l’autre : « Mon frère, que de foin ! mon frère, que d’avoine ! » Quoique les enfants de Beuvron aient plus d’esprit que leur père, on ne laisse pas quelquefois de leur dire : « Mon frère, que de foin ! mon frère, que d’avoine ! » Et ils en enragent un peu.
En 1661, dans le temps de la mort du cardinal Mazarin, un homme de Nancy s’adressa, au Palais aux diseurs de nouvelles, et leur dit : « Je vous prie, Messieurs, dites-moi si ce qu’on nous a mandé à Nancy est véritable, que Bois- Robert s’étoit fait Turc, et que le Grand-Seigneur lui avoit donné de grands revenus avec de beaux petits garçons pour se réjouir, et que, de là, il avoit écrit aux libertins de la cour : —Vous autres, Messieurs, vous vous amusez à renier Dieu cent fois le jour ; je suis plus fin que vous : je ne l’ai renié qu’une, et je m’en trouve fort bien. »
Il disoit : « Je me contenterois d’être aussi bien avec Notre Seigneur, que j’ai été avec le cardinal de Richelieu. »
Comme il tenoit le crucifix, et qu’il demandoit pardon à Dieu : « Ah ! se dit-il, au diable soit ce vilain potage que j’ai mangé chez d’Olonne ; il y avoit de l’oignon c’est ce qui m’a fait mal. » Et puis il reprenoit : « Le cardinal de Richelieu m’a gâté ; il ne valoit rien, c’est lui qui m’a perverti, »