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BAGNÈRES DE BIGORRE. I On repart pour Bagnères à cinq heures du soir, dans la poussière, à la suite de coucous chargés de monde. Cette route est encombrée, comme les che- mins de la banlieue autour de Paris le samedi soir. La diligence prend, en pas- sant, autant de paysans qu’elle en rencontre ; on les met en tas sous la bâche, parmi les malles, à côté des chiens ; ils ont l’air fier et content de cette haute place. Les jambes, les bras, les têtes s’agencent comme ils peuvent ; ils chan- tent, et la voiture a l’air d’une boîte à musique. C’est dans cet équipage triomphal qu’on ar- rive à Bagnères, le soleil couché. On dîne à la hâte, on se fait conduire à la promenade des Coustous, et l’on est tout surpris de trouver le boulevard de Gand aux Pyrénées. Quatre rangées d'arbres poudreux ; des bancs