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NOTES SUR PARIS


CHAPITRE PREMIER

PREMIÈRES NOTES


7 décembre. 

Hier, aux Italiens, Cosi fan tutte avec Frezzolini.

J’étais au balcon ; sur sept femmes autour de moi, il y avait six lorettes.

Deux de vingt-huit ans à peu près. L’une, un vrai type de Boucher, un peu usée ; l’autre, un type du Titien, molle, blanche, petite oreille grasse, les cheveux ébouriffés en nuage au-dessus du front, blonds, tombant sur la nuque et retroussés par un peigne d’or. La peau est d’une blancheur mate étonnante. Du temps du Titien, elle aurait été simplement énergique et stupide ; aujourd’hui salie, avilie, effrontée, habituée aux affronts et à l’insolence, elle a dix ans de