dans ces « réponses que l’auteur se fait à lui-même ! » Comme elles suspendent bien le récit ! Comme elles préparent habilement un duel, un meurtre et une agonie ! Vous croyiez rencontrer un peintre ; vous subissez les élucubrations d’un antiquaire, révélateur de vieux manuscrits.
Quand l’éloquence dépaysée ne produit pas des démonstrations, elle produit des dissertations. Ici M. Cousin est terrible. La moitié de son livre semble tirée du Journal des savants. C’est un tombereau de documents. Mlle de Bourbon va au couvent ; il décrit ce couvent, mesure son étendue, nomme toutes les rues qui le bornent, indique l’entrée, la place des jardins, des chapelles, de l’infirmerie, des appartements séparés, les dates, les moyens et la grandeur des accroissements successifs. Il nomme toutes les prieures, il expose en style ecclésiastique leurs caractères tous divers, mais tous également saints ; il marque leur famille, il donne des détails sur la généalogie, il explique les circonstances qui les ont retirées du monde. Un peu avant, il institue un procès entre Mme de Longueville et M. de La Rochefoucauld ; il cite et pèse un nombre infini de témoignages ; il établit que celui de La Rochefoucauld tourne contre La Rochefoucauld. Il divise en cinq parties toute l’argumentation, met des numéros d’ordre en tête de chaque paragraphe ; il veut « établir sur des faits