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LA FIN DU GOUVERNEMENT RÉVOLUTIONNAIRE


Paris, et les détails de leur voyage mortuaire[1] ; on applaudit avec transport à l’acquittement des quatre-vingt-quatorze qui ont survécu. Ce sont ensuite les procès des plus notables exterminateurs[2], le procès de Carrier et du Comité révolutionnaire de Nantes, le procès de Fouquier-Tinville et du Tribunal révolutionnaire de Paris, le procès de Joseph Lebon : pendant trente ou quarante séances consécutives, des centaines de dépositions circonstanciées et vérifiées aboutissent à la preuve faite et parfaite. — Cependant, à la tribune de la Convention, les révélations se multiplient : ce sont les lettres des nouveaux représentants en mission et les dénonciations des villes contre leurs tyrans déchus, contre Maignet, Dartigoeyte, Piochefer Bernard, Levasseur, Crassous, Javogues, Lequinio, Lefiot, Piorry, Pinet, Monestier, Fouché, Laplanche, Le Carpentier et tant d’autres ; ce sont les rapports des commissions chargées d’examiner la conduite des anciens dictateurs, Collot d’Herbois, Billaud-Varennes, Barère, Amar, Voulland, Vadier et David ; ce sont les rapports des représentants chargés d’une enquête sur quelque partie du régime aboli, celui de Grégoire sur le vandalisme révolutionnaire, celui de Cambon sur les taxes révolutionnaires, celui de Courtois sur les papiers de Ro-

  1. Mémoire des quatre-vingt-quatorze Nantais survivants, 30 thermidor an II ; acquittement, 28 fructidor.
  2. Accusation de Carrier, 21 brumaire an III. Décret d’arrestation, rendu par 498 voix sur 500, 3 frimaire. — Accusation de Fouquier-Tinville, 28 frimaire an III ; condamnation, 28 floréal (419 témoins ont été entendus). — Accusation de Joseph Lebon, 1er  messidor an III : renvoi du procès au tribunal de la Somme, 29 messidor ; condamnation et exécution, le 24 vendémiaire an IV.