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LES GOUVERNANTS


pose des destitutions, des nominations, des arrestations, des exécutions ; on l’aiguillonne dans la voie de la terreur et des supplices. Autour de lui, des émissaires payés[1] et des surveillants gratuits écrivent incessamment aux Comités de Salut public et de Sûreté générale, souvent pour le dénoncer, toujours pour rendre compte de sa conduite, pour juger les mesures qu’il prend, pour provoquer les mesures qu’il ne prend pas[2].

Quoi qu’il ait fait et quoi qu’il fasse, il ne peut tourner les yeux vers Paris sans y voir le danger, un danger mortel, qui, dans les Comités, à la Convention, aux Jacobins, s’amasse ou va s’amasser contre lui, comme un orage. — Briez, qui dans Valenciennes assiégée a montré du courage, que la Convention vient d’acclamer et d’adjoindre au Comité de Salut public, s’entend reprocher d’être encore vivant. « Celui qui était à Valenciennes, quand l’ennemi y est entré, ne répondra jamais à cette question : Êtes-vous mort[3] ? » Il n’a plus

    naissais, comment se fait-il que tu les aies appelés à de pareilles fonctions ? » — Ib. et 23 ventôse, ordre à Guimberteau de faire une enquête sur Roubière, son secrétaire.

  1. Voir notamment dans les Archives des affaires étrangères, volumes 324 à 334, la correspondance des agents secrets à l’intérieur.
  2. Archives nationales, AF, II, 37. À Francastel, en mission dans l’Indre-et-Loire, 13 floréal an II : « Le Comité t’adresse une lettre de la Société populaire de Chinon qui demande l’épuration et l’organisation de toutes les autorités constituées de ce district. Le Comité t’invite à procéder sous le plus bref délai à cette opération importante. »
  3. Paroles de Robespierre, séance de la Convention, 24 septembre 1793. — Sur un autre représentant, Merlin de Thionville qui, lui aussi, a fait ses preuves au feu, Robespierre écrit la note