détruits de même. Il y en avait beaucoup, et dans les principales villes, « Amis de la paix, Amis de la patrie, Amis du roi, de la paix et de la religion, Défenseurs de la religion, des personnes et des propriétés ». Ordinairement on y trouvait des officiers, des magistrats, les gens les plus cultivés et les plus polis, bref l’élite de la ville. Jadis ils s’étaient réunis pour raisonner et causer ensemble ; et leur cercle, institué depuis longtemps, passait naturellement de la littérature à la politique. — Contre toutes ces sociétés provinciales, un mot d’ordre est parti de la rue Saint-Honoré[1] : « Ce sont des foyers de conspiration ; il faut les surveiller » incessamment, et tout de suite marcher dessus pour les éteindre. — Tantôt, comme à Cahors[2], un peloton de gardes nationaux, qui revient d’une expédition contre des gentilshommes du voisinage, veut achever sa besogne, envahit le cercle, « jette les meubles par la fenêtre et démolit la maison ». — Tantôt, comme à Perpignan, la populace ameutée entoure le cercle en dansant la farandole et en criant : À la lanterne ! La maison est saccagée, et quatre-vingts membres, meurtris de coups ; sont enfermés, pour leur sûreté, à la citadelle[3]. — Tantôt, comme à Aix, le club jacobin
- ↑ Journal des Amis de la Constitution. Lettre du club du Café national de Bordeaux, 20 janvier 1791. — Lettres des Amis de la constitution de Brives et de Cambrai, 19 janvier 1791.
- ↑ La Révolution, IV, 88, 211.
- ↑ Mercure de France, nos du 18 décembre 1790, des 17 janvier, 18 juin et 14 juillet 1791. — Moniteur, VI, 697. — Archives nationales, F7, 3193. Lettre du directoire du département de l’Aveyron, 20 avril 1792. Récit des événements à partir de la fin de 1790. —