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CHAPITRE IV

I. Paris. — Impuissance et discorde des autorités. — Le peuple-roi. — II. Sa détresse. — Disette et manque de travail. — Comment se recrutent les hommes d’exécution. — III. Les nouveaux chefs populaires. — Leur ascendant. — Leur éducation. — Leurs sentiments. — Leur situation. — Leurs conseils. — — Leurs dénonciations. — IV. Leur intervention dans le gouvernement. — Leur pression sur l’Assemblée. — V. Journées des 5 et 6 octobre. — VI. Le gouvernement et la nation aux mains du parti révolutionnaire.

I

En effet, l’impuissance des chefs et l’indiscipline des subordonnés sont encore plus grandes dans la capitale que dans les provinces. — Il y a un maire à Paris, Bailly ; mais « dès le premier jour, et le plus aisément du monde[1] », son conseil municipal, c’est-à-dire « l’assemblée des représentants de la commune, s’est accoutumé à administrer tout seul et à l’oublier le plus parfaitement ». Il y a un pouvoir central, le conseil municipal présidé par le maire ; mais, « en ce temps-là, l’autorité est partout, excepté où l’autorité

  1. Bailly, Mémoires, II, 195, 242.