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CHAPITRE III

I. Histoire de la machine napoléonienne. — De ses deux bras, le premier, qui opère sur les adultes, se désarticule et se casse. — Le second, qui opère sur la jeunesse, fonctionne intact jusqu’en 1850. — Pourquoi il demeure intact. — Motifs des gouvernants. — Motifs des gouvernés. — II. La loi de 1850 et la liberté d’enseignement. — Son objet apparent et ses effets réels. — Alliance de l’État et de l’Église. — Le monopole de fait. — Direction ecclésiastique de l’Université jusqu’en 1859. — Rupture graduelle de l’alliance. — La direction de l’Université redevient laïque. — L’intérêt laïque et l’intérêt clérical. — Séparation et satisfaction de ces deux intérêts jusqu’en 1876. — Instabilité de ce régime. — Motifs de l’État pour reprendre la haute main. — En fait, les parents n’ont que le choix entre deux monopoles. — Décadence originelle et forcée des institutions privées. — Achèvement de leur ruine après 1850 par la double concurrence trop forte de l’Église et de l’État. — L’Église et l’État seuls éducateurs survivants. — Direction intéressée et doctrinale des deux enseignements. — Divergente croissante de deux directions. — Leur effet sur la jeunesse. — III. Les vices internes du système. — L’internat sous une discipline de caserne ou de couvent. — Nombre et proportion des internes dans les établissements de l’État et dans les établissements de l’Église. — Point de départ de l’internat français. — La société scolaire conçue non comme un organisme distinct de l’État, mais comme un mécanisme manœuvré par l’État. — Conséquences de ces deux conceptions. — Pourquoi l’internat s’est introduit et renforcé dans les établissements ecclésiastiques. — Effets de l’internat sur l’adolescent qui en sort. — Lacunes de son expérience, erreurs de son jugement, éducation nulle de sa volonté. — Aggravation, du mal par le régime français des écoles spéciales