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L’ÉCOLE


à l’instituteur, avant de la réciter au curé : « Nous devons en particulier à Napoléon Ier, notre Empereur, l’amour, le respect, l’obéissance, la fidélité, le service militaire, les tributs ordonnés pour la conservation et la défense de l’Empire et de son trône… Car il est celui que Dieu a suscité dans des circonstances difficiles, pour rétablir le culte public et la religion sainte de nos pères, et pour en être le protecteur[1]. »

II

Reste l’instruction supérieure, la plus importante de toutes ; car, dans ce troisième et dernier stade de l’éducation, les jeunes gens de dix-huit à vingt ans achèvent de former leur esprit et leurs opinions : c’est alors que, déjà libres et presque mûrs, ces prochains occupants des carrières actives, juste au moment d’entrer dans la vie pratique, ébauchent leurs premières idées générales, leurs vues d’ensemble encore troubles et demi-poétiques, leurs conclusions prématurées et anticipées sur la nature et sur l’homme, sur la société et les grands intérêts humains.

Si l’on veut qu’ils atteignent aux conclusions vraies, on devra leur préparer beaucoup d’échelles et des échelles solides, convergentes, chacune avec sa série

  1. Comte d’Haussonville, l’Église romaine et le premier Empire, II, 257, 266 (Rapport de Portalis à l’Empereur, 13 février 1806).