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LE RÉGIME MODERNE


publié en 1878, divise les instituts religieux en deux groupes. Dans le premier, qui comprend les sociétés légalement autorisées, on trouve d’abord 5 congrégations d’hommes qui ont 224 établissements avec 2418 membres, et 23 associations d’hommes qui ont 20 341 membres et desservent 3086 écoles ; ensuite 259 congrégations de femmes et 644 communautés de femmes, qui ont 3196 établissements, qui desservent 16 478 écoles et qui comptent 113 750 membres. Dans le second groupe, qui comprend les sociétés non autorisées, on trouve 384 établissements d’hommes avec 7444 membres, et 602 établissements de femmes avec 14 003 membres : en tout, dans les deux groupes, 30 287 religieux et 127 753 religieuses. Eu égard à la population totale, la proportion des religieux en 1789 et de nos jours est à peu près la même ; c’est leur esprit qui a changé ; aujourd’hui tous veulent rester dans leur état, et en 1789 les deux tiers voulaient en sortir. Quant à la proportion des religieuses, elle s’est accrue au delà de toute attente[1]. Sur 10 000 femmes il y avait, en 1789, 28 religieuses ; en 1866, 45 ; en 1878, 67.

Carmélites, clarisses, filles du Cœur de Jésus, réparatrices, sœurs du Saint Sacrement, visitandines, franciscaines, bénédictines et autres semblables, environ 4000 religieuses sont des contemplatives. Chartreux, cisterciens, trappistes et quelques autres, environ

  1. En 1789, 37 000 religieuses. (L’Ancien Régime, tome I, 320.) En 1866, 86 000 religieuses. (Statistique de la France pour 1866.) En 1878, 127 753 religieuses. (État des congrégations, etc.)