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LE DÉFAUT ET LES EFFETS DU SYSTÈME


est un corps distinct ou un membre d’un corps plus grand, chacune d’elles, depuis la commune jusqu’au département ou jusqu’à la province, instituée par des intérêts involontairement solidaires. — Il y a deux de ces intérêts principaux qui, comme dans la maison d’Annecy, échappent à l’arbitraire humain, commandent l’action commune et répartissent la dépense totale parce que, comme dans la maison d’Annecy, ils sont les suites inévitables de la proximité physique. — C’est d’abord le soin de la voie publique, par terre et par eau, rivières navigables, canaux, chemins de halage, ponts, rues, places, routes de moyenne ou petite communication, avec les perfectionnements plus ou moins facultatifs et graduels que la voie publique commande ou demande : alignements, trottoirs, pavage, balayage, éclairage, écoulement des eaux, égouts, dragages, écluses, aplanissements, percements et autres travaux d’art, pour établir ou accroître la sûreté et la commodité de la circulation, la facilité et la célérité des transports. — C’est ensuite la défense contre les fléaux qui se propagent, incendies, inondations, contagions, épidémies, avec les précautions plus ou moins facultatives et lointaines que cette défense exige ou conseille, veilleurs de nuit en Russie, digues en Hollande, levées de terre dans la vallée de la Loire ou du Pô, emplacements et règlements pour les sépultures, propreté des rues, assainissement des quartiers privés de soleil et d’air, drainage des eaux sales, captage et conduite de l’eau potable, désinfection des lieux contaminés, et autres soins d’hy-