Page:Taine - Les Origines de la France contemporaine, t. 1, 1909.djvu/71

Cette page a été validée par deux contributeurs.

CHAPITRE III

Services locaux que doivent les privilégiés. — I. Exemples en Allemagne et en Angleterre. — Les privilégiés ne rendent pas ces services en France. — II. Seigneurs qui résident. — Restes du bon esprit féodal. — Ils ne sont point durs avec leurs tenanciers, mais ils n’ont plus le gouvernement local. — Leur isolement. — Petitesse ou médiocrité de leur aisance. — Leurs dépenses. — Ils ne sont pas en état de remettre les redevances. — Sentiments des paysans à leur endroit. — III. Seigneurs qui ne résident pas. — Énormité de leurs fortunes et de leurs droits. — Ayant des avantages plus grands, ils doivent de plus grands services. — Raisons de leur absence. — Effet de leur éloignement. — Apathie dans les provinces. — État de leurs terres. — Ils ne font pas l’aumône. — Misère de leurs tenanciers. — Exactions de leurs fermiers. — Exigences de leurs dettes. — État de leurs justices. — Effets de leur droit de chasse. — Sentiments des paysans à leur endroit.
I

Considérons la première, le gouvernement local. À la porte de la France, il y a des contrées où la sujétion féodale, plus pesante qu’en France, semble plus légère, parce que, dans l’autre plateau de la balance, les bienfaits contrepèsent les charges. À Munster en 1809, Reugnot trouve un évêque souverain, une ville de cou-