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NOTES


(Duc de Levis, Souvenirs, 156.) Elle vaut donc environ 300 000 livres.

Remiremont, dont l’abbesse est toujours une princesse du sang royal, l’un des monastères les plus puissants, les plus riches, les plus amplement dotés, est évalué officiellement au chiffre ridicule de 15 000 livres.

Note 4.

Sur l’éducation des princes et princesses.

Ce sujet pourrait à lui seul occuper un chapitre à part ; je citerai seulement quelques textes.

(Barbier, Journal, octobre 1750.) — La dauphine vient d’accoucher d’une fille.

« La jeune princesse en est à sa quatrième nourrice… J’ai appris à cette occasion que tout se fait par forme à la cour, suivant un protocole de médecin, en sorte que c’est un miracle d’élever un prince et une princesse. La nourrice n’a d’autres fonctions que de donner à téter à l’enfant quand on le lui apporte ; elle ne peut pas lui toucher. Il y a des remueuses et femmes préposées pour cela, mais qui n’ont point d’ordre à recevoir de la nourrice. Il y a des heures pour remuer l’enfant, trois ou quatre fois dans la journée. Si l’enfant dort, on le réveille pour le remuer. Si, après avoir été changé, il fait dans ses langes, il reste ainsi trois ou quatre heures dans son ordure. Si une épingle le pique, la nourrice ne doit pas l’ôter ; il faut chercher et attendre une autre femme ; l’enfant crie dans tous ces cas, il se tourmente et s’échauffe, en sorte que c’est une vraie misère que toutes ces cérémonies. »

(Mme de Genlis, Souvenirs de Félicie, 74. Conversation avec Madame Louise, fille de Louis XV, devenue carmélite.)

« Je désirai savoir quelle est la chose à laquelle, dans son