Page:Taine - Les Origines de la France contemporaine, t. 1, 1909.djvu/221

Cette page a été validée par deux contributeurs.

CHAPITRE II

La vie de salon. — I. Elle n’est parfaite qu’en France. — Raisons tirées du caractère français. — Raisons tirées du ton de la cour en France. — Cette vie devient de plus en plus agréable et absorbante. — II. Subordination des autres intérêts et devoirs. — Indifférence aux affaires publiques. — Elles ne sont qu’une matière à bons mots. — Négligence dans les affaires privées. — Désordre du ménage et abus de l’argent. — III. Divorce moral des époux. — La galanterie. — Séparation des parents et des enfants. — L’éducation, ses lacunes et son objet. — Ton des domestiques et des fournisseurs. — L’empreinte mondaine est universelle. — IV. Attrait de cette vie. — Le savoir-vivre au dix-huitième siècle. — Sa perfection et ses ressources. — Autorité des femmes pour l’enseigner et le prescrire. — V. Le bonheur au dix-huitième siècle. — Agrément du décor et de l’entourage. — Oisiveté, passe-temps, badinage. — VI. La gaieté au dix-huitième siècle. — Ses causes et ses effets. — Tolérance et licence. — Bals, fêtes, chasses, festins, plaisirs. — Libertés des magistrats et des prélats. — VII. Principal divertissement, la comédie de société. — Parades et excès.
I

D’autres aristocraties en Europe ont été conduites par des circonstances à peu près pareilles vers des mœurs à peu près semblables. Là aussi la monarchie a produit la cour, qui a produit la société polie ; mais la jolie plante ne s’est développée qu’à demi. Le sol était défa-