Page:Taine - Le Positivisme anglais, 1864.djvu/83

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

culté et toute la découverte sont là. Pour résoudre la difficulté et pour opérer la découverte, il faut éliminer, c’est-à-dire exclure les antécédents qui ne sont point liés au conséquent que l’on considère[1]. Mais comme effectivement on ne peut les exclure, et que, dans la nature, toujours le couple est entouré de circonstances, on assemble divers cas qui, par leur diversité, permettent à l’esprit de retrancher ces circonstances, et de voir le couple à nu. En définitive, on n’induit qu’en formant des couples ; on ne les forme qu’en les isolant ; on ne les isole que par des comparaisons.

  1. « La méthode de différence, dit Mill, a pour fondement, que tout ce qui ne saurait être éliminé est lié au phénomène par une loi. La méthode de concordance a pour fondement, que tout ce qui peut être éliminé n’est point lié au phénomène par une loi. » La méthode des résidus est un cas de la méthode de différence ; la méthode des variations concomitantes en est un autre cas, avec cette distinction qu’elle opère, non sur les deux phénomènes, mais sur leurs variations.