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résidus[1], celle des variations concomitantes[2]. Elles sont les seules voies par lesquelles

    en question se rencontre et un cas où il ne se rencontre pas ont toutes leurs circonstances communes, sauf une, le phénomène a cette circonstance pour cause ou pour effet. »

  1. Prenons deux groupes, l’un d’antécédents, l’autre de conséquents. On a lié tous les antécédents, moins un, à leurs conséquents, et tous les conséquents, moins un, à leurs antécédents. On peut conclure que l’antécédent qui reste est lié au conséquent qui reste. Par exemple, les physiciens, ayant calculé, d’après les lois de la propagation des ondes sonores, quelle doit être la vitesse du son, trouvèrent qu’en fait les sons vont plus vite que le calcul ne semble l’indiquer. Ce surplus ou résidu de vitesse est un conséquent et suppose un antécédent ; Laplace trouva l’antécédent dans la chaleur que développe la condensation de chaque onde sonore, et cet élément nouveau introduit dans le calcul le rendit parfaitement exact. Voilà un exemple de la méthode des résidus. Sa règle est que « si l’on retranche d’un phénomène la partie qui est l’effet de certains antécédents, le résidu du phénomène est l’effet des antécédents qui restent. »
  2. Prenons deux faits : la présence de la terre et l’oscillation du pendule, ou bien encore la présence de la lune et le mouvement des marées. Pour joindre directement ces deux phénomènes l’un à l’autre, il faudrait pouvoir supprimer le premier, et vérifier si cette suppression entraînerait l’absence du second. Or cette suppression est, dans l’un