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courci. Plusieurs choses y manquent, entre autres les polissonneries de Voltaire, le jargon nébuleux d’outre-Rhin et la grossièreté prosaïque de M. Comte ; à mon gré, la perle est petite. Attendez vingt ans, vous trouverez à Londres les idées de Paris et de Berlin. — Mais ce seront les idées de Paris et de Berlin. Qu’avez-vous d’original ? — Stuart Mill. — Qu’est-ce que Stuart Mill ? — Un politique. Son petit écrit On liberty est aussi bon que le Contrat social de votre Rousseau est mauvais. — C’est beaucoup dire. — Non, car Mill conclut aussi fortement à l’indépendance de l’individu que Rousseau au despotisme de l’État. — Soit, mais il n’y a pas là de quoi faire un philosophe. Qu’est-ce encore que votre Stuart Mill ? — Un économiste qui va au delà de sa science et qui subordonne la production à l’homme, au lieu de subordonner l’homme à la production. — Soit, mais il n’y a pas là non plus de quoi faire un philosophe. Y a-t-il encore autre chose dans votre Stuart Mill ? — Un logicien. — Bien ; mais de