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surfaces, des solides et des formes innombrables que la nature peut effectuer ou l’esprit imaginer. Nous pouvons maintenant comprendre la vertu et le sens de cet axiome des causes qui régit toutes choses, et que Mill a mutilé. Il y a une force intérieure et contraignante qui suscite tout événement, qui lie tout composé, qui engendre toute donnée. Cela signifie, d’une part, qu’il y a une raison à toute chose, que tout fait a sa loi ; que tout composé se réduit en simples ; que tout produit implique des facteurs ; que toute qualité et toute existence doivent se déduire de quelque terme supérieur et antérieur. Et cela signifie, d’autre part, que le produit équivaut aux facteurs, que tous deux ne sont qu’une même chose sous deux apparences ; que la cause ne diffère pas de l’effet ; que les puissances génératrices ne sont que les propriétés élémentaires ; que la force active par laquelle nous figurons la nature n’est que la nécessité logique qui transforme l’un dans l’autre le composé et le simple, le fait et la loi. Par là nous