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les en retire et je les isole ; j’isole la rosée prise en général de toutes les rosées locales, temporaires, particulières, que je puis observer ; j’isole le froid pris en général de tous les froids spéciaux, variés, distincts, qui peuvent se produire parmi toutes les différences de texture, toutes les diversités de substance, toutes les inégalités de température, toutes les complications de circonstances. Je joins un antécédent abstrait à un conséquent abstrait, et je les joins, comme le montre Mill lui-même, par des retranchements, des suppressions, des éliminations. J’expulse des deux groupes qui les contiennent toutes les circonstances adjacentes ; je démêle le couple dans l’entourage qui l’offusque ; je détache, par une série de comparaisons et d’expériences, tous les accidents parasites qui se sont collés à lui, et je finis ainsi par le mettre à nu. J’ai l’air de considérer vingt cas différents, et dans le fond je n’en considère qu’un seul ; j’ai l’air de procéder par addition, et en somme je n’opère que par soustraction. Tous les procédés de l’induc-