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6 PRÉFACE

des cellules considérés comme un seul événement à double aspect, sur les facultés, les forces et les sub- stances considérées comme des illusions métaphysi- ques sur le mécanisme général de la connaissance, sur la perception extérieure envisagée comme une hallucination véridique, sur la mémoire envisagée comme une illusion véridique, sur la conscience envi- sagée comme le second moment d’une illusion répri- mée, sur la manière dont se forme la notion du moi, sur la construction et l’emploi des cadres préalables, sur la nature et la valeur des axiomes, sur les carac- tères et la position de l’intermédiaire explicatif, sur la valeur et la portée de l’axiome de raison explicative. — En de pareils sujets, une théorie, surtout lorsqu’elle est fort éloignée des doctrines régnantes, ne devient claire que par des exemples ; je les ai donnés nom- breux et détaillés ; que le lecteur prenne la peine de les peser un à un ; peut-être alors ce qu’au premier regard il trouvait obscur et paradoxal lui semblera clair ou même prouvé. Toute science aboutit à des vues d’ensemble, hasar- deuses, si l’on veut, mais que pourtant on aurait tort de se refuser, car elles sont le couronnement du reste, et c’est pour monter à ce haut belvédère que, de géné- . Cette théorie avait déjà été énoncée dans la Revue de Vin- truction publique (novembre 1855 ; juillet, août et septembre 1856), puis publiée dans les Philosophes classiques au xix^ siècle en France (1856), chapitres 3, 9 et 13, puis reprise et développée dans la préface de la 2^ édition du même ouTage (1860), enfin exposée et précisée une dernière fois dans une étude sur Stuart Mill [Revue des Deux-Mondes ^ mars 1861), qui a précédé les vues concordantes de Stuart Mill sur le même sujet.