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PRÉFACE Si je ne me trompe, on entend aujourd’hui par intelligence ce qu’on entendait autrefois par enten- dement ou intellect, à savoir la faculté de connaître ; du moins, j’ai pris le mot dans ce sens. En tout cas, il s’agit ici de nos connaissances, et non d’autre chose. Les mots faculté, capacité^ pou- voir, qui ont joué un si grand rôle en psychologie, ne sont, comme on le verra, que des noms com- modes au moyen desquels nous mettons ensemble, dans un compartiment distinct, tous les faits d’une espèce distincte ; ces noms désignent un caractère commun aux faits qu’on a logés sous la même éti- quette ; ils ne désignent pas une essence mystérieuse et profonde, qui dure et se cache sous le flux des faits passagers. C’est pourquoi je n’ai traité que des connaissances, et, si je me suis occupé des fticultés, c’est pour montrer qu’en soi, et à titre d’entités dis- tinctes, elles ne sont pas. Une pareille précaution est fort utile. Par elle, la I. — 1