Page:Taine - Carnets de voyage, 1897.djvu/37

Cette page a été validée par deux contributeurs.

tions régulières, hautes, symétriques, ce grand promenoir à arcades, l’église avec sa haute tour droite et son chevet aigu, font plaisir au sortir de la ville. Cela est noble, large, et fait contraste avec la basse petite vie bourgeoise qui transpire à travers les façades bossues et les formes étriquées des maisons. — On prétend que je suis aristocrate ; il y a cela de vrai qu’il me semble odieux de vivre sans ces choses grandes et belles.

Bon tableau ou presque bon dans l’église, sur les Macchabées. Pas d’images ni de poupées, haute nef ; c’est le style Jésuite, guirlandes, consoles enrubannées ; mais là ce style affecté devient beau par contraste.

On s’imagine que tout est calme ici, heureux à la flamande ! De près, c’est comme un verre d’eau vu au microscope, avec des animalcules affreux qui se dévorent. X… y est venu fort jeune ; il a acheté un jardin avec une petite maison de deux pièces dans les quartiers ouvriers, et y vit comme les artistes de Fontainebleau entre son enfant et sa femme. Il avait un logement au Prytanée, il l’a quitté à cause de la gêne et de l’obligation de s’habiller. « On ne rencontrait