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la gloire céleste. — Un Adam et une Ève nus, à gros ventre et air placide dans les vitraux ; des statuettes à demi-hauteur dans les piliers du chœur, naïves, bonasses et déjà bien expressives et bien proportionnées, indiquent sans doute le XIVe siècle et l’achèvement de l’édifice.

Dans la sacristie est un monument d’évêque déterré, figure naïve et réelle, et au-dessous une procession de petits personnages de pierre assez grossière, approchant du lit de mort ; figurines en relief, à peu près dans le goût des successeurs de Giotto, encore bien enfantins. — Une crypte, sorte de couloir sur colonnes courtes, où étaient des tombeaux.

On répare tout le dehors, et on a refait, au-dessus du transept extérieur, une suite de têtes fantastiquement grotesques et laides, qui sont la comédie du Moyen âge. — Mais sur la droite, une sorte de fenêtre à angle aigu, plaquée, fleuronnée de la manière la plus originale et la plus élégante. L’ensemble est un gothique modifié par des traditions latines. — Béziers est de même. — Partout les traces d’une Italie qui n’a pas abouti. En revanche, bâtiments neufs, superbes