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les têtes d’arbres, les cultures lointaines nagent dans une brume pâle pénétrée par les rayons du soleil. Cela fait comme un vêtement moelleux, aérien, délicat, autour de tous les êtres. Ainsi protégés, ils s’épanouissent avec des tissus plus mous et plus frêles et semblent nager dans un bien-être éternel. Rien ne peut exprimer l’allure paisible, la tranquillité voluptueuse des peupliers étalés par groupes jusqu’au bout de l’horizon, dans l’air libre. Les feuilles ne remuent pas, elles ont l’air de dormir.