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DOUAI


On est bien ici. Au matin, une lumière joyeuse entre par les trois grandes fenêtres de la chambre. Les longs toits bruns, les cheminées de briques tranchent l’air limpide et l’azur pâle du ciel matinal. Tout est propre et gai, et tout est tranquille. Des petites filles en bas blancs bien tirés traversent la place au bras de leur bonne : une mère en conduit quatre ; on dirait une bonne poule contente de sa jolie couvée. Un âne passe pacifiquement, traînant les légumes et sa maîtresse aussi rosée que les légumes. Un hussard ramène son cheval. De braves ouvriers avancent, fumant une longue pipe. La place est large, aérée, propre, sans