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à grimper sur les pierres. — À droite, les Alpes du Dauphiné, dentelées, mais semblables à une traînée ardoisée de nuages.

La vallée est trop étroite, trop encaissée, trop livrée aux effondrements et aux ravages du fleuve. C’est un corridor pour les nuages et les ruisseaux des montagnes. — Presque aussitôt après Tarascon, les nuages ont commencé ; le ciel se salit d’une brume grisâtre et triste. Tout le paysage devient lugubre ; les Cévennes ont un air désolé, repoussant. Que le Midi est beau par comparaison ! J’entends le vrai Midi, celui de Marseille et de l’Italie, non celui du Languedoc et de Toulouse.

Enfin apparaît Lyon, brumeux, avec ses hautes rues étroites. — On ne voit pas clair à midi dans notre hôtel.


LYON


Lyon est fort triste ; il y pleut presque tous les jours et le ciel est toujours voilé. Mes amis me disent que cela est régulier. La ville est au con-