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Mais il commençait à écrire en 1867 son traité de l’Intelligence, énorme travail auquel il avait pensé depuis sa sortie de l’École normale. Puis vinrent la guerre et la chute de l’Empire : du bouleversement politique et social qui suivit, sortait une France différente de celle que décrivent les Carnets. — M. Taine se consacra dès lors tout entier aux Origines de la France Contemporaine, et y travailla sans trêve jusqu’à la fin de sa vie. Les petits cahiers sur la France restèrent enfouis dans ses cartons.

Le public devra replacer ces notes à leur date. En les lui présentant aujourd’hui, nous n’en changeons ni la forme ni le fond : il aurait appartenu à l’auteur seul d’entreprendre ce travail délicat. — M. Taine nous dit lui-même (page 81) : « Ordinairement, on n’a que des commencements de sensations… Pour les avoir parfaites, il faut les corriger, les compléter ». — Ce sont ces sensations imparfaites et incomplètes que le lecteur trouvera ici ; mais, telles quelles et encore enveloppées dans la gangue primitive, elles peuvent donner une idée de la qualité du métal et de la richesse du filon.

Novembre 1896.