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CETTE


Je suis monté sur la colline Saint-Clair. Un vrai paysage du Midi ; un coteau âpre, encombré de pierres effondrées, rayé de longs murs secs en pierres entassées ; rien que de la pierre et des amas de pierres, tout cela au hasard et négligé. Derrière les clôtures, des jardins en étages où luit la feuille roussie et dorée d’une vigne, où sur le bord des murs vient se poser la lourde feuille dentelée du figuier, où parfois les pins, collés l’un contre l’autre, laissent échapper sous l’ardent soleil leurs senteurs pénétrantes.

Du sommet s’étale tout d’un coup, toute ouverte, la magnifique mer bleue, d’un bleu