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TENIERS.


Au seul nom de Teniers, le sourire naît sur les lèvres de ceux qui connoissent ses ouvrages ; ils respirent, en effet, une si franche gaieté, qu’ils en donnent à tous ceux qui les voient. Teniers est, sans contredit, un des peintres les plus nés pour leur art. Il avoit fixé son séjour dans un village près d’Anvers, pour mieux connoître la nature qu’il se plaisoit tant à imiter. Ce fut de ce riche atelier qu’il la vit, et qu’il la saisit en grand ; c’étoit là, dans l’intérieur des ménages, dans les kermesses, au milieu des fêtes champêtres, au milieu des jeux et des plaisirs de ses héros, que son esprit se remplissoit de toutes les scènes naïves qu’il a rendues avec tant de chaleur et de vérité.

Teniers est exact dans le dessin, et l’on ne peut rendre mieux que lui la forme des paysans de Flandre ; on ne peut mieux que lui peindre leurs attitudes, l’ensemble de leur personne, et l’esprit de leurs corps et de leurs vêtemens. Comme il a bien donné le caractère qui leur est propre à leurs vestes, à leurs