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à l’éclat des chairs, des draperies, des fleurs, et l’on saliroit, pour nous plaire, la riche parure des campagnes ! Le printemps nous ravit, paré du vert le plus brillant ; et cette douce et riante couleur seroit repoussée par la peinture ! Non, non ; si les plus grands artistes n’y sont pas arrivés, c’est que leur palette n’y pouvoit atteindre, ou que leurs couleurs sont changées. Les peintres modernes, qui, regardant comme beauté ce manque de vérité dans les anciens tableaux, cherchent à l’imiter, ressemblent à de jeunes femmes qui, pour plaire davantage, s’efforceroient de se faire des rides. Sans doute si la mort n’eut pas enlevé Paul Potter à vingt-neuf ans, il auroit porté le genre du paysage au plus haut degré d’imitation. Ceux qui nous restent de lui, quelqu’intérêt qu’ils inspirent, ne sont pas cependant ce qu’il a fait de mieux ; et même dans la plupart de ses tableaux, le paysage n’est que l’accessoire ; il semble n’avoir choisi ses sites que pour faire valoir ses animaux : c’est donc principalement comme peintre d’animaux qu’il doit être considéré, et surtout de ceux qui composent les troupeaux. Dans ce genre, aucun homme n’a été aussi parfait que lui. Correction de dessin, force de cou-