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leur pouvoir qu’à faire naître des plaisirs et des lieux de délices.

Dans ses noces de village et ses fêtes à la campagne, il offre un mélange piquant d’idées champêtres, morales, théâtrales ; on y voit des vérités peu accoutumées à se rencontrer ensemble, mais dont le rapprochement nouveau a quelque chose de très-attachant. Je sais que des gens d’un goût difficile, pourroient n’y pas trouver à leur place ses héros et ses bergères d’opéra ; je sais aussi qu’en faveur du plaisir que donnent la variété et la nouveauté, on peut bien quelquefois pardonner à l’art d’amusantes invraisemblances.

Que de finesse et d’agrément dans ses pèlerinages à Cythère ! que de goût dans les ajustemens ! que de magie dans les lieux de la scène ! Les airs y paroissent embaumés par les amours qui les parcourent : qu’il a bien peint les agaceries des deux sexes en de pareilles routes ! Comme ses gentilles pèlerines et ses joyeux pèlerins sont bien remplis de la sainte ferveur qui les guide ! En les voyant, on ne reconnoît point ces sales voyageurs qui vont pieusement à Saint Jacques porter leur paresse, leur gourde et leur passeport : mais la malignité pourroit reconnoître avec