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fut reçu de l’Académie Royale de Peinture ; il y remplit dans la suite la place de conseiller. « Pendant un long espace de temps, les ouvrages de M. Vernet, exposés au Salon, ont présenté une suite non interrompue des beautés les plus parfaites et les plus variées[1]. Également célèbre chez l’étranger et dans sa patrie, il n’est pas de lieu en Europe où ses ouvrages n’aient pénétré ; l’Espagne et la Russie se sont disputé l’avantage d’en posséder ; et l’Angleterre, surtout… ne pouvant enlever à la France l’honneur d’avoir donné le jour à M. Vernet, s’est efforcée de le naturaliser, pour ainsi dire, chez elle, en rassemblant un grand nombre de ses tableaux. »

Jamais l’envie ne tenta d’obscurcir la gloire de M. Vernet ; jamais son âme ne connut la jalousie, et personne n’eut jamais plus d’indulgence que lui pour tous ses confères. « Son goût et les circonstances l’ayant de bonne heure introduit dans le commerce des hommes, il s’y est fait rechercher par un

  1. Non-seulement les tableaux de Vernet qui sont au Musée Napoléon, mais ceux que possède M. Aubert Journu, sénateur, peuvent être comptés parmi les plus beaux qu’il ait faits.