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du Tintoret. « Paul Véronèse étoit homme de bien, pieux, civil, officieux, religieux dans ses promesses, soigneux dans l’éducation de ses enfans, magnifique dans ses manières d’agir, aussi-bien que dans ses habits : et quoiqu’il eût amassé beaucoup de bien, il n’avoit pas d’autre ambition que celle de devenir habile peintre… Il avoit une grande idée de sa profession, et disoit que la peinture étoit un don du ciel ; que pour en bien juger, il falloit en avoir de grandes connoissances ; qu’un peintre, sans le secours de la nature présente, ne feroit jamais rien de parfait ; qu’on ne devoit point mettre dans les églises des peintures qui ne fussent d’un habile homme, parce que l’admiration excitoit la dévotion ; et qu’enfin la partie qui couronnoit toutes celles de la peinture, consistoit dans la probité et dans l’intégrité des mœurs[1]. » Il mourut en 1588, âgé de cinquante-huit ans.

  1. De Piles.