Page:Taillasson - Observations sur quelques grands peintres, 1807.djvu/302

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rence. « Après la mort de Jules II, Léon X ayant été crée pape, Léonard alla à Rome pour rendre ses respects à sa sainteté, qui étoit alors le père et le protecteur des savans. Il accompagna le duc Julien de Médicis ; et pour le divertir pendant le chemin, il faisoit avec une certaine pâte de cire diverses sortes de petits animaux, qu’il faisoit voler en l’air, et ensuite descendre à terre…

» Étant arrivé à Rome, on dit que le pape lui ayant ordonné de travailler, il se mit aussitôt à distiller des huiles pour faire du vernis ; ce que Léon X ayant su, il conçut une mauvaise opinion de son savoir, et dit qu’il ne croyoit pas que Léonard fût capable de rien faire de bien, puisqu’il songeoit à finir son ouvrage avant de l’avoir commencé[1]. »

Michel-Ange se rendit aussi à Rome ; et l’inimitié qui régnoit entre ces deux savans hommes s’accrut à un tel point, que Léonard, ayant plus de 70 ans, quitta l’Italie et vint en France, où le roi François Ier lui donna toute sorte de marques d’estime et d’amitié. On sait que visité par ce monarque, il expira dans ses bras en 1502, âgé de soixante-quinze ans.

  1. Felibien.