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devant Douai, Courtrai, Lille, Mastrick, se déploient fièrement les nombreux bataillons qui vont les investir. À Dunkerque, c’est l’entrée magnifique du roi ; devant Arras, c’est celle de la reine : cette pompe des cours et celle de la campagne, forment le plus beau et le plus noble des contrastes.

On a de lui quelques tableaux seulement de paysage, et toujours si vastes, si profonds, que lorsqu’il ne peint pas des armées, on diroit qu’il ne peut s’empêcher de leur réserver une place : cette habitude de faire découvrir un très-grand espace dans toutes ses productions, est encore une des choses qui le caractérisent. Son coloris est brillant et vrai ; ses compositions ont du mouvement, du tumulte sans confusion, de la chaleur sans rage, du pittoresque sans affectation. Il a tiré un excellent parti de la fumée, de la poussière, des nuages, pour former des effets de lumière piquans ; mais il l’a fait avec tant de goût, qu’il semble avoir imité scrupuleusement la nature.

Personne n’a peint les chevaux aussi bien que lui, surtout cette espèce d’animaux valeureux, nourris dans les camps, impatiens de combats, et dont les formes nobles s’ac-