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brillant appareil de la richesse, mais ses nobles délassemens ; s’il n’offre pas la touchante naïveté des habitans des campagnes, il peint très-bien ceux qui, riches des trésors qu’elle leur prodigue, viennent y chercher des plaisirs qui les dédommagent de l’embarras que la fortune leur donne à la ville. Ses tableaux aident à prouver que quelque dégénérés que soient les hommes entassés dans les grandes cités, ils tendent toujours vers les jouissances et les besoins de leur première origine. Wouvermans a souvent peint des batailles ; une de ses plus belles productions dans ce genre, est celle qui est au Musée Napoléon, et qui étoit autrefois dans le cabinet du stathouder ; elle est de sa plus forte manière, et peut être mise au rang de ses plus célèbres ouvrages.

En pensant à l’espèce de talent de Wouvermans, à la quantité de ses tableaux si gracieux, si beaux dans presque toutes leurs parties, si recherchés aujourd’hui, qui ne croiroit qu’il a vécu comblé des faveurs de la fortune ; cependant cela n’arriva point ainsi : on sait que toujours obligé de travailler pour subsister, il ne fut jamais assez à son aise pour pouvoir voyager ; cela prouve bien qu’un