les esprits doit être réuni pour contribuer à affermir le pouvoir souverain.
L’allégorie présente à la fois une longue suite d’événemens passés, présens et à venir ; magicienne puissante, elle agite, trouble, calme les élémens ; elle évoque les monstres, les divinités de tous les siècles ; elle peut à son gré disposer de la terre, du ciel et des enfers, et son pouvoir lui est pardonné pourvu qu’elle n’en abuse pas. Ignorans, savans même, nous nous prêtons également sans peine à la représentation de mille rêves brillans, surtout lorsqu’offerts par le génie, ils tournent au profit de nos plaisirs. Un des avantages de l’allégorie, est de pouvoir instruire le spectateur, sans beaucoup de peine, et d’épargner de longs travaux au peintre historien.
On veut peindre l’éducation d’une princesse encore enfant : l’artiste la placera-t-il dans un palais fastueux, au milieu de ses maîtres et d’une foule de flatteurs ? C’est dans la grotte même de la fontaine Castalie que le dieu de l’éloquence, qu’Apollon et Minerve, et les Grâces la comblent des dons les plus précieux, et semblent apprendre au vulgaire que les dieux font naître les princesses au-dessus des mortelles ordinaires.