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dance de ses pensées. Destiné tout-à-fait à la peinture, il fut placé chez Augustin Carrache : un des principaux objets de ses premières études, fut la coupole peinte à Parme par le Corrège ; son goût pour cette espèce de travail fut encore enflammé par cette étude. Dans la coupole de Saint André de Laval à Rome, il trouva l’occasion de déployer tout son talent ; c’est un des plus vastes et des plus fameux ouvrages de ce genre, et l’objet de l’imitation et de l’émulation de ceux qui ont exécuté de semblables travaux. Quoique sa couleur offre peu de finesses de ton, elle a cette force imposante, nécessaire à ces immenses productions, destinées à être vues de loin. Son dessin, qui ressemble à celui des Carraches, a souvent de la correction et de la grandeur ; mais comme ces qualités tiennent plus chez lui à la mémoire qu’au sentiment, elles ne touchent guère.

Lanfranc est donc particulièrement un peintre supérieur et original dans les plafonds ; il l’est par une manière facile, hardie et pittoresque, qui convient parfaitement à cette espèce de peinture ; il l’est par la fermeté, la force et la chaleur de son pinceau : c’est principalement à cette supériorité bien cer-