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sujets de peu d’étendue, de peu de mouvement, et qui prêtaient à l’exacte imitation ; il a peint un vieillard qui taille une plume, une vieille femme qui joue avec son chat, et beaucoup de scènes de cette espèce. La plupart de ses modèles sont des vieillards, de vieilles femmes, dont les mains flétries et les fronts chauves et ridés offrent un champ délicieux à ses plaisirs et à ses triomphes. Quelquefois, cependant, il a représenté des sujets plus intéressans : le tableau connu sous le nom de la Femme Hydropique, est un de ses plus célèbres ouvrages, non-seulement par la beauté, mais encore par la dimension du tableau, et le nombre des figures ; c’est peut-être le sujet le plus étendu qu’il ait peint ; et l’on est étonné de l’immensité de son travail, à cause du nombre d’objets que renferme cette production, et de leur extrême fini : l’effet de la lumière y est rendu avec une prodigieuse vérité, et les figures ont bien l’expression qui leur convient. Le plus estimé de ses tableaux, conservés au Musée Napoléon, est celui où il a peint sa mère lisant la bible, et son vieil époux l’écoutant avec respect. On auroit de la peine à trouver dans les ouvrages d’aucun autre artiste, plus de force,