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Les roses de Noël aux pâleurs transparentes,
Et puis, toutes les fleurs éprises des tombeaux,
Violettes des morts, fougères odorantes,

Asphodèles, soleils héraldiques et beaux,
Mandragores criant d’une voix surhumaine
Au pied des gibets noirs que hantent les corbeaux.

Fleurs sur fleur ! Effeuillez des fleurs ! Que l’on promène
Des encensoirs fleuris sur le tertre où, là-bas,
Dort Ophélie avec Rowena de Tremaine.

Amour ! Amour ! et sur leurs fronts que tu courbas
Fais ruisseler la pourpre extatique des roses,
Pareille au sang joyeux versé dans les combats.

Jadis elles chantaient, vierges aux blondeurs roses,
Les Amantes des jours qui ne renaîtront plus,
Sous leurs habits tissus d’ors fins et d’argyroses.