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Au temps où la Fée amoureuse
S’en vient en la nappe dormante
Baigner ses flancs de tubéreuse
À travers les bouquets de menthe.

C’est le jardin des songes mièvres
Assoupis au vol des phalènes ;
C’est le jardin où, sur les lèvres,
Passe comme un frisson d’haleines.

Et quand les harpes du silence
Ont mis d’accord tous leurs murmures,
Immatérielle, s’élance
Une voix d’or, sous les ramures.

Aveux d’amours inavouées,
Lamento des Lyres, paresses
Des chevelures dénouées ;
Torpeur divine des caresses ;